Maridan-Gyres

Maridan-Gyres

atelier du 27/11/2013

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1- Mettez-vous dans la peau d’un poète. Imaginez que vous êtes célèbre, et sortez la phrase qui fera de vous un « grand poète », « un humoriste », « un sinistre » à vous de jouer.

 

Le poète est parfois solitaire, mais il n’est jamais seul : il vit au milieu des mots, accompagné d’un monde d’émotions.

 

Le poète raconte ce que le cœur veut entendre.

 

Faire de la poésie, c’est jouer d’un instrument sans connaître la musique.

 

 

ORANE

 

 

2- La neige est un poème. Un poème qui tombe des nuages en flocons blancs et légers.

Ce poème vient de la bouche du ciel, de la main de Dieu.

Il porte un nom. Un nom d’une blancheur éclatante.

Neige. 

Partant de cet incipit écrire en vingt minutes un texte fini. Ce peut-être sous forme de haïku, de quatrain, de prose poétique ou de toute autre forme.

 

Le ciel opaque s’habille d’hiver

Et pour célébrer l’évènement,

Il nous envoie ses flocons blancs

Qui valsent, étoiles éphémères.

 

Enveloppées dans du coton,

Les collines se sont assoupies.

Chut ! pas un son, chut ! pas un bruit,

La neige étend son molleton.

 

Étouffés dans l’épaisse blancheur,

Nos pas s’impriment sur le chemin.

Dans le silence, tu prends ma main,

La serres, la portes sur ton cœur.

 

Le ciel a continué de verser

Lentement sur nous ses milliers

De gais flocons immaculés

Même quand le jour s’en est allé.

 

ORANE

 

 

Magie, sortilège

Rêve blanc et neige qui dansent

Mon âme est légère

 

Froid, vent, hiver blanc

Nuages pleurant des flocons

Où est le printemps

 

Nuit calme étoilée

Sommeil d’hiver, songes blancs

Sous l’immaculé linceul

 

 

ORANE

 

 

3- Ronde de mots en logo rallye : regards, paisible, course, capital, canapés, dormir, Montpellier, famille, noël, père, rêves, optimistes, thé, raisin, pleurer, oser, changer.

 

 

 J’aimerais pouvoir retrouver dans les regards  des enfants, le reflet d’une flamme paisible et non pas l’effroi, la peur que tout s’écroule.

J’aimerais pouvoir intervenir au plus profond des âmes insensibles de tous ces personnages « bien-pensants », me loger à l’intérieur et d’un coup, clac ! , arrêter, stopper net leur course vers un pouvoir dévastateur. Ils n’ont pas compris que le bonheur est un capital qui doit s’édifier sur des bases solides, sous peine d’être englouti à jamais. Le bonheur, ça tient à pas grand-chose, mais ce pas grand-chose, c’est quoi au juste ? C’est pouvoir se dire chaque matin « j’aime la vie, j’aime ma vie ». Comment aimer sa vie, comment construire son bonheur ?

Étendue sur des canapés moelleux, sur une terrasse surplombant la mer, est-ce que je serais plus heureuse ? Si je suis toute seule, non, je ne crois pas. La solitude est devenue un des maux qui ronge notre société et l’empêche d’être heureuse. Aujourd’hui, ère de la communication universelle, on a des amis dans le monde entier, on les compte, c’est à qui en totalisera le plus ! Mais à l’heure d’aller dormir, quand tout s’éteint, lumières et ordinateurs, il ne reste que le noir, le face à face avec soi-même, la solitude.

Montpellier, ville du Sud et de la convivialité par excellence, n’échappe pas à ce constat : les vrais amis manquent souvent à l’appel. Pourquoi ? C’est sans doute l’époque qui veut cela.

Heureusement, il reste la famille, mais souvent, elle est dispersée. Alors on attend le Messie, on attend Noël pour se retrouver enfin réunis, reformer le cocon, donner une chiquenaude à la solitude pour un temps, capitaliser des instants de bonheur.

Ah ! Pouvoir rallonger les minutes, donner un peu plus de temps à la vie, arrêter de se chercher, de se perdre indéfiniment. Nous ne savons plus qui nous sommes, le temps de se le demander et déjà c’est passé.

Mon père disait « La vie est un cadeau qu’il ne faut pas être pressé de découvrir trop vite. » Il faut savoir apprécier chaque instant et se bâtir des rêves, aussi fous soient-ils. C’est indispensable à l’équilibre, ça aide à rester optimistes, à croire en l’avenir.

 

Voilà toutes les pensées qui m’assaillaient en ce triste après-midi d’hiver, alors que j’attendais dans un petit salon de thé que la serveuse daigne venir prendre ma commande. Dans ce décor d’un autre siècle, un angelot doré portant dans ses mains une grappe de raisin me donnait envie de pleurer. Pourquoi avais-je atterri ici ? À cause du froid trop vif et… du hasard. Une fois à l’intérieur, je n’avais pas osé repartir. Et c’est ainsi que je m’étais retrouvée à philosopher sur la nature humaine, essayant de trouver un moyen de changer la suite de l’Histoire. Peine perdue, n’est-ce pas ?

 

 

ORANE

 

 

 

4 - Écrire en logo-rallye un texte - avec les mots et phrases donnés par chacun - en introduisant un élément tiré au sort toutes les deux minutes. L’exercice n’excédera pas 32 mn.

 

 

C’est en me promenant au printemps près du petit bois de pins que j’apprécie le plus la nature. De voir les merveilles qu’elle peut nous offrir, ce qu’elle peut enfanter, me ravit et me comble. Je laisse alors à la maison mon chat aux yeux d’agate qui médite sur la façon dont il pourra chasser les mulots, et je sors.

Ce que j’aime, c’est aller de l’autre côté des arbres, m’approcher de l’océan et sentir la caresse salée des embruns sur ma peau, c’est m’enivrer des effluves marines et sylvestres. C’est là que mon cœur se libère de ses chaînes, tout ce qui m’étouffe explose et s’échappe. Je me sens bien, je revis. Rien ni personne ne pourrait m’ôter ce plaisir, me voler ces instants privilégiés. C’est mon oxygène, c’est ainsi que je vois le monde que j’aime, d’un regard neuf lavé par l’océan. Je me sens légère et vive, je pourrais courir sur un fil tel un funambule, sans peur du vide. Le vide n’existe pas, il n’y a que de l’air, pur et bienfaisant. J’ai l’impression de flotter, je m’évade et j’imagine le long ruban de sable blond qui s’étire à l’infini, léché par la dentelle des vagues au ressac incessant.

C’est mon heure, l’heure où tout m’est permis. L’oubli de toute réalité me porte vers les falaises où ocres, rouges et bordeaux se mélangent en une symphonie de couleurs en harmonie avec celles de mon cœur. Je vibre au sein de cette nature qui m’absorbe comme une spirale enivrante. Je ne fais plus partie du monde des terriens, ma terre à moi s’appelle Mars, je suis un martien en planète inconnue. Mon esprit se purge de toutes mes connaissances et plonge dans cet univers où tout peut arriver, dans cet endroit qui donne à mon âme la possibilité de renaître, de vivre un rêve sous les étoiles. Ma folie m’entraîne dans un voyage dans le temps : lorsque je descendais les fleuves impassibles, je ne me suis plus senti tiré par les haleurs, je me suis laissé glisser dans une douce torpeur. J’erre, je dérive, je divague, le roi se meurt, vive le roi ! Le roi c’est moi.

Debout sur la grève, je savoure ma chance de vivre ici, en parfaite osmose avec ce lieu magique. Ma vie est comme un arc-en-ciel qui m’offre chaque jour de nouvelles sensations, de nouvelles raisons de me réjouir.

 

 

ORANE



01/12/2013
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