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L'olivier de Monsieur Lavandou - atelier du 15/10/2014

En vous inspirant d'une carte ci-jointe, écrire un conte pour enfants en respectant ces données : un ou deux héros ou héroïnes, un ennemi, un ou plusieurs amis, une quête, un dénouement heureux ou pas

 

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L'olivier de M. Lavandou

 

 

Il était une fois, un olivier immense sur le plateau de Valensole dans les Alpes de Haute-Provence. Il était très âgé et son tronc, aujourd'hui creux, avait su résister aux grandes gelées de 1958 et 1963, ainsi qu'à la sécheresse de 2003.

Du haut de son promontoire, il domine les champs de Lavande à perte de vue, en partie propriété d'Olivier Lavandou, son ami

 

Leur amitié date de fort longtemps, quand Olivier n'était qu'un enfant. À cette époque, il se prit d'amour pour cet arbre intrépide poussant seul au milieu du plateau couvert de lavandes, affrontant les caprices de la météo.

 

Aussi, avec le souci de préserver ce bel arbre, il se construisit une cabane au cœur de ce tronc rendu creux par un vieil ennemi du végétal : un champignon fourbe qui se développait là, sur son tronc, quand le temps était à l'humide.

 

La cabane a grandi avec l'enfant, elle est faite de planches avec une porte et une fenêtre pour faire entrer le soleil, leur meilleur allié dans leur lutte contre Oliviermycès ravagensis. Toujours présent, tapi sur le moindre support végétal, à l'état de spores, il prépare ses attaques.

 

Mais Olivier Lavandou veille à maintenir au sec l'intérieur de la cabane et, conséquemment le tronc. En effet, au début de chaque automne, notre olivier voit Olivier Lavandou badigeonner son tronc et sa ramure de bouillie bordelaise. Ah ! Il faut voir notre immense olivier tout peint en bleu turquoise, comme un schtroumpf !

 

Ah ! Il le soigne bien son olivier, Olivier !

Mais il est soucieux, il n'est pas éternel et s'interroge : « qu'adviendra-t-il de son olivier, lorsqu'il sera parti rejoindre le paradis des elfes et des fées ? »

Un beau matin, il se confie à son ami qui, à son tour, lui dit que son seul regret, c'est que ses olives, qu'il produit depuis plus de cent ans, ne soient utilisées que pour faire de l'huile, alors qu'il aurait tant aimé en voir quelques-unes lui donner des rejetons. Car ses  fruits sont son seul moyen d'en faire des petits oliviers comme lui.

De plus, il a très peur que les attaques sournoises d'Oliviermycès ravagensis, ce monstre aux mille spores, ne le tue bien avant qu'il ne voie pousser des rejetons à son pied.

« D'ailleurs, rappelle-toi tout le mal que tu as eu à me soigner l'année dernière ». En effet, Monsieur Lavandou a été hospitalisé à l'automne dernier et ce n'est qu'au début de l'hiver qu'il a pu appliquer le remède bleu.

 

Les spores du monstrueux champignon avaient éclot et déjà leur mycélium serpentait dans la vielle écorce de l'arbre. Il a failli en crever. Aussi, Monsieur Lavandou a pris une importante décision.

 

À partir du bois de taille hivernale de son ami, il a sélectionné quelques scions qu'il a placés en jauge (un simple bac de sable maintenu humide) pour qu'ils y fassent des racines. Et puis de la jauge, les bébés oliviers sont allés dans la serre où, déjà, ils développent leur joli feuillage vert argenté.

L'année suivante, à la Sainte Catherine, monsieur Lavandou a fait don à son ami de cinq petits oliviers qu'il a plantés en cercle autour de la cabane… Et ce n'est qu'un début, parce que sur le plateau de Valensole, il envisage de planter une oliveraie que, par héritage, il confiera à sa descendance.

« Ainsi, dit-il à son ami, tu as l'assurance pour toi et tes rejetons, de recevoir annuellement la protection bleue contre Oliviermycès ravagensis ».

 

C'est ainsi que depuis, sur le plateau de Valensole, au bleu mauve estival des lavandes succède, chaque année, le bleu turquoise automnal des oliviers tout badigeonnés.

 

C'est le bleu de la paix.



30/10/2014
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