Maridan-Gyres

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Atelier 10 - 2019 - sujets 1 et 2

 

 

Atelier N° 10 — Sujet n° 1 — Logo-rallye

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Misogynie quand tu nous tiens  !

 

-          Savez-vous Madame Dubrowski. que ce poste de community manager exige de faire preuve d’une organisation sans faille ? Développer et gérer la présence de notre entreprise sur internet vous demandera de savoir gérer les priorités, étudier la concurrence, fédérer et animer les échanges entre internautes. Tout cela bien évidemment dans une énergie positive et permanente.

 

Cet entretien d’embauche débutait décidément bien bizarrement. Après m’avoir laissé la possibilité de défendre mon profil et mon parcours face à des « killers » bien plus expérimentés que moi, le chef de service « Web In and Out » de l’entreprise XVOX Développement semblait faire d’un coup volte-face et mettre en doute mes capacités. Animatrice de communautés web depuis 5 ans, je travaillais en bonne intelligence avec les fournisseurs d’accès les plus en vue et je ne craignais pas de me connecter des heures entières pour échanger, sentir les tendances des internautes via le nombre de « posts », la qualité des réponses, etc. Je décidais de riposter.

 

-          Vous savez Monsieur Delplanque, en parfaite gestionnaire web, je suis apte à animer les différents comptes d’une entreprise en respectant la spécificité de chacun d’entre eux (corporate, professionnel, communautaire, marchand, etc.). Je pense avoir fait mes preuves auprès de divers propriétaires de plateformes et aucun d’entre eux n’a jamais eu à se plaindre de mes compétences. Je tiens d’ailleurs de solides références professionnelles à votre disposition si vous avez besoin de vous rassurer. J’ai par ailleurs un avantage certain sur d’autres candidats du fait de mon passé dans le journalisme, l’écriture et la rédaction. Je suis une femme de réseau, ne vous en déplaise.

 

Et c’était bien là le problème ! Le chef de service sentait ses arguments vaciller mais ne voulait pas démordre de son point de vue : une femme dans l’exercice d’un métier tout neuf, née avec la révolution du web, ne pouvait pas briller autant qu’un collaborateur masculin, plus incisif et percutant selon lui. Il avait le sentiment d’avoir été pris en otage par le big boss qui lui, a contrario, croyait dur comme fer à l’arrivée de personnel féminin dans cette activité de porte-parole de l’entreprise sur le net. Il m’avait chaudement recommandée pour le poste.

 

Moi, vu de ma fenêtre, je pensais que ce Monsieur Delpanque, cet être doté d’un pouvoir de nuisance certain, craignait de voir son fauteuil menacé, qui plus est par une femme. Je ne lui donnerais pas le plaisir d’une intervention haut-placée pour avoir le poste. Je me battrais avec mes armes ! Techniques tout d’abord : maîtrise des médias de communication, des outils de veille et de mesure de l’e-réputation entre autres. Puis personnelles : diplomatie, écoute, curiosité pour commencer.

 

Je me relançais dans mon entretien d’embauche, bien décidée à obtenir le poste.

 

 

© Ouvrez les Guillemets 63 – 21.04.19

 

 

Atelier N° 10 — Sujet n° 2 — Écrire d’après « Le baiser » de Gustav KLIMT

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L’Etre (Lettre) à l’Aimé

 

                                                                                                                                                          Un jour, Quelque part

 

À l’heure où j’écris ces quelques lignes, vous êtes loin de moi mon amour. Tellement loin. Et pourtant, vous n’avez jamais été aussi près de mon cœur et de mon âme.

 

Avant de devenir la source de mon inspiration d’auteure vagabonde, ce baiser de Gustav KLIMT a d’abord orné la couverture de mon carnet intime. Un objet précieux qui ne me quitte jamais et me permet de voyager en toute quiétude vers mon monde intérieur. En effet, il est des tempêtes qui ne peuvent s’affronter qu’en acceptant de s’immerger dans les plus basses profondeurs. Parce que celles-ci sont silencieuses, calmes, presque immobiles. Et qu’elles permettent de jeter l’ancre vers le centre de soi-même.

 

Il ne se passe pas un jour, pas une heure, pas une seconde sans que je presse ce carnet sur cœur, persuadée au plus intime que cet homme qui embrasse une femme sur la joue, c’est vous mon amour.

 

Quelques mois à peine… Nous ne le savons pas encore, convaincus que l’amour a déserté nos rivages pour de bon. Chacun sur notre continent, nous maudissons cette vie qui a oublié de nous laisser la clé du bonheur, celle qui ouvre la porte d’un amour duel.

 

Nous ne le savons pas encore mais nos existences vont être bouleversées, bousculées. Révélées aussi.

 

Et puis un jour, une feuille d’or a bruissé dans l’arbre de ma vie. L’évidence a tapissé les parois fanées de mon cœur. Elle avait votre visage, votre doux sourire, votre regard caressant. Dès lors, j’ai su… J’ai compris… Que cet homme sur la peinture, c’était vous. Et cette femme sur la peinture, c’était moi.

 

Longtemps, j’ai cherché à donner un sens à ma présence sur cette Terre. J’étais en quête d’un appel clair qui tardait à venir.

 

Aujourd’hui, je sais enfin. Je suis née pour vous aimer, vous envelopper de tendresse, vous protéger des douleurs de ce monde. Mes ressentis intérieurs me parlent de ces douceurs naissantes et de cette harmonie gémellaire qui encrent nos existences de couleurs pastel. L’avenir se dessine, tel un arc-en-ciel auréolé d’espérance joyeuse.

 

Mon aimé, je dépose tendrement ce baiser de KLIMT entre vos mains. Un parterre de fleurs offre à nos rêves un chemin délicat et empli d’amour.

 

Mon monologue intérieur se referme et disparaît derrière un voile de tulle en attendant de vous rejoindre.

 

Votre douce lumière.

 

 

© Ouvrez les Guillemets 63 – 22.04.19



23/04/2019
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