Maridan-Gyres

Illustration : Gustave courbet "Le hamac"

Elle rêvait alanguie tout près de faire un somme

Et sentit sur sa joue la caresse d’un homme

Elle referma ses yeux qui reflétaient le ciel

Et crut entendre rire le bel archange Ariel.

Allait-il  envoyer quelques unes de ses fées ?

Elles naissaient des soleils, d’étoiles réchauffées

Leurs regards embrasant tout ce que nous voyions

Pour tout enjoliver de lumineux rayons.

La Belle presque endormie espérait leur passage

L’humeur mélancolique à rester aussi sage

Elle avait égaré cet éblouissement

De l’ amour un peu fou qui ravit les amants

Perdu le doux bonheur que la bouche recueille

Quand les ébats enivrent sur un tapis de feuilles

Les amoureux fébriles et les laissent frémir

Oubliant la fatigue qui invite à dormir

Et à l’aube naissante quand la lune se repose

Ils s’étreignent encore sous la lumière rose

La Belle aurait aimé que son prince fut sûr 

Que l’amour éternel ait tissé dans l’azur

un cœur indestructible et des fleurs immortelles

sur la robe des fées aux brillants et dentelles

mais il s’était enfui et l’avait laissée là !

Il lui avait écrit un trompeur falbala

La Belle inconsolable, ravagée de tristesse

N’arrivait pas à croire à tant de petitesse

Pourtant son souhait secret : à nouveau adorer

A nouveau éperdue à n’en plus respirer,

Rejeter la raison des paroles maternelles

Entretenir la flamme aux fond de ses prunelles

Et attiser les cendres de ce passé charmant

Pour faire battre son cœur encore divinement

Morgane et Mélusine venez vous faire entendre !

Chantez vos mélodies qui appellent le Tendre

Qui pourrait mieux que vous le faire rayonner 

Et appeler les grâces qu’un prince peut donner ?

La Belle vous en supplie, ne soyez pas chimère !

Prenez lui donc la main comme le ferait une mère.

Clohe