Atelier 14 - 2022 - sujet 4
- Ouah ! Que tu es belle et grande ! Que ton parfum est enivrant !
- Eh, mais tu n’es pas mal non plus. J’adore ta robe en forme de pétales de fleurs avec des tons en dégradés. On dirait que tu m’as un peu copiée dessus ! D’où viens-tu ?
- Hélas, je ne le sais pas. Juste avant de passer de vie à trépas, ma grand-mère m’a confié que j’étais née dans un champ de superbes fleurs oranges telles que toi. Qu’en penses-tu ?
- En y réfléchissant bien, je crois qu’il y a longtemps de cela, un nombre considérable de papillons dont la couleur des ailes allait du jaune poussin au rouge feu avaient élu domicile dans la prairie en bas de la colline aux fées. Ils avaient fui leur pays d’origine entièrement dévasté par les flammes des habitants de ces contrées. On raconte qu’en chemin ils avaient croisé des lutins qui eux aussi avaient quitté leur région. Ils se mirent en route dans la même direction et traversèrent de nombreuses contrées avant d’arriver, à bout de souffle près de chez nous. D’après ma mamie, je serais le fruit de l’union d’une lutinette et d’un papillonavirus (ce dernier ayant attrapé une cochonnerie il y a deux ans, dont il ne s’est d’ailleurs jamais remis). Ils m’ont donc appelé Lupanette.
- Peut-être bien, mais en tout cas, je puis t’affirmer, parole de fleur, que le résultat est époustouflant.
- Merci, tu vas me faire rougir. A la rentrée, je dois suivre les enseignements de M. Mathusalem. Mon père m’a longuement expliqué que c’était l’arbre le plus âgé de la planète. J’espère que je ne vais pas trop m’ennuyer à ses cours. Est-ce que tu le connais ?
- Moi, non. Je n’ai pas eu la chance de pouvoir suivre un enseignement quel qu’il soit, avec mes sœurs, nous sommes nées dans ce champ et notre durée de vie est des plus éphémères alors nos parents nous ont appris juste le nécessaire.
- Mais si tu regardes bien près des petits arbustes à droite, je crois que tu pourrais faire la connaissance de ces deux petits tréfliers qui vont surement rejoindre ton école. Je les ai déjà vu plusieurs fois dans la prairie en train de compter les petits pétales verts de ces herbes auxquelles ils ressemblent d’ailleurs beaucoup. Ils se disputent toujours pour trouver un spécimen à quatre feuilles car ils croient que cela leur porterait chance. Personnellement, je les trouve un peu naïfs, mais ils sont quand même adorables, car ils respectent bien la nature. Approches-toi d’eux.
- Bonjour, excusez-moi de vous déranger, je cherche la classe de M. Mathusalem. Pourriez-vous me dire où elle se trouve ?
Les deux petits personnages stoppèrent net leur chamaillerie et dévisagèrent la nouvelle venue d’un air suspect.
- Salut, tu viens d’arriver dans la région ? Avant tout, il faut que tu saches que le prof est peut-être très âgé, mais qu’il n’en est pas moins le plus savant. Ses cours sont fascinants, il nous parle de ses expériences, de ses ancêtres, de héros de légendes anciennes, de symboles secrets, de mythologies et de contes fascinants qui, au-delà des continents, des ethnies, des cultures, rapprochent les hommes dans un authentique lien avec la nature. Son savoir est immense. Il a l’air bourru, de prime abord, mais il a un cœur énorme et considère tous ses écoliers comme ses propres enfants. On ne peut donc que l’aimer et le respecter. Tu vas voir par toi-même…
Nos trois elfes s’en allèrent par travers champs rejoindre leur école.
Au terme de leur déambulation, ils débouchèrent dans une prairie immense et verdoyante. Ils furent accueillis par la voix suave du professeur : « Chers enfants de la nature, soyez les bienvenus dans le monde des Arbres, des fleurs et des feuillages, de la mousse et des champignons. Vous êtes ici chez vous. Vous apprendrez que vous faite partie de la magie de la vie sur cette terre. Votre présence, votre énergie se sont répandues alentour pour insuffler la vie. N’oubliez jamais que nous sommes et serons toujours indispensables à l’homme, même si celui-ci ne s’en rend pas toujours compte, hélas ».
Tous les élèves s’installèrent délicatement et dans le plus grand silence, qui sur une branche, qui sur un petit rocher.. Tous les regards se tournèrent vers le maestro dont les branches du bas étaient éclairées par des lucioles. Une odeur boisée se dégageait délicieusement de cet amphithéâtre improvisé. Le cours magistral allait pouvoir commencer.
Fleurs de Mai
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