Maridan-Gyres

Temps retrouvé

Je vous cherche,

Radieuse dans le soleil

Mélancolique sous la lune

Studieuse entre les gouttes de pluie

Frémissante dans la nuit

Légère dans la rosée du matin.

Je vous cherche,

Attentive au vent

Qui fait valser les orchidées

De mon ermitage,

Eclater mon attente

Pour un probable partage.

Je vous cherche,

Coincée par des non-dits

Eloignée de tout écrit.

Je vous cherche,

Libérée par deux phrases

Entre les battements rapides

De mon cœur sauvage.

Je vous cherche,

Entre les bonnes et funestes nouvelles.

Inquiète devant ce séisme cruel

Soulagée du sauvetage.

.

A l’annonce des fins de voyage,

Je vous cherche,

Parmi les passagers de l’éphémère

Qui se terrent ou se ferrent.

Je vous cherche,

Comme on sépare

La paille des mots et le grain des choses.

Je vous cherche,

Pour échapper aux mauvais présages.

Je vous cherche,

Entre le probable et l’incertain

Le visible et l’invisible

A distance entre

Les affiches du rêve et les épreuves du réel.

Je vous cherche

Et dans ce possible le plus lointain (*)

A l’abri dans cet auvent

Nichée dans un doux silence

Qui élargit mon espace

Et remplit mon temps.

L’espoir de vous trouver s’approchant,

Je vous cherche,

Comme on cherche le souffle du vivant.

Au-delà des regards en cache-cache

Glissant sur mes mots en cascade

D’une mémoire en tourmente,

Je vous cherche.

Enfin, je vous trouve,

Toi, mon temps retrouvé

Toi, ma liberté jamais entravée.

Le long de mon Lez bien-aimé.

Se peaufinent nos deux libertés

Dénuées de toute contingence

Vécues sans ambivalence.

Et de ces mots retenus d’émoi

Je poursuis ma joie

De nous retrouver.

Elfina

Ermitage-sur Lez

26/04/2020

(*) Aimer sans doute est le possible le plus lointain (Georges Bataille)