Maridan-Gyres

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Atelier 4 - 2023 - Sujet 3

Me voilà isolé au grenier depuis des années. En fait j'y suis depuis le départ de mon compagnon, Marc.

Que de journées merveilleuses nous avons partagées.

 

Tout commença le jour de ses deux ans. Ses parents n'en pouvaient plus de voir les œuvres de leur fiston chéri fleurir sur les murs de sa chambre, ceux des toilettes, puis ceux de la salle de bain.

Ce qui déclencha mon achat, ce fut l'ultime barbouillage sur la porte de la cuisine ! Au début j'étais dans sa chambre. Que d'heures nous avons partagées ! En plus de moi, ses parents lui avait offert de la gouache, des feuilles canson, puis toute un batterie de pinceaux.

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Puis, plus il grandissait, plus il s'améliorait dans ses tableaux et plus ses parents investissaient dans des fournitures de qualité

 

Il y eu les fusains, les sanguines avec lesquels il réalisait de très beaux portraits. Puis il s'essaya à l'acrylique, à l'huile, puis vinrent les pastels avec lesquelles il croquait la nature qui l'entourait. 

Chaque coup de crayon, chaque touche de peinture était un moment partagé avec lui. Je ressentais sa passion, son enthousiasme à travers ses mouvements sur le papier. Puis il s'attaqua à la peinture au couteau. Ses toiles étaient plus lourdes.

Le malheur, pour moi, vint d'une exposition organisée par son école. Un galeriste s'enthousiasma pour ces tableaux et lui commanda une vingtaine de tableaux en format 20 P, 20 M et 20 F.

J'étais devenu inutile. Je n'avais pas suffisamment d'amplitude pour porter de tels formats. On me porta au grenier et pendant près de 15 ans mon ami disparu de ma vie. Les jours se sont succédés mornes et monotones.

 

Mais ce matin, un adorable bambin est venu fouiller le grenier avec son papa. C'était Marc devenu un homme barbu.

 

"Tu vois, mon chéri, c'est grâce à ce chevalet que j'ai commencé à peindre. Nous allons l'amener à la maison et je le poserai dans mon atelier, ainsi tu pourras toi aussi peindre grâce à lui. Tu verras c'est un compagnon fidèle."

 

Marc caressa doucement ma vieille carcasse et je fut empli d'une gratitude infinie. Mon jeune ami ne m'avait pas oublié et aujourd'hui il me confiait à son enfant.

 

Ma vie venait de retrouver des couleurs et mon cœur de vieux chevalet avait gagné une nouvelle jeunesse.

 

Marc H.

 



16/03/2024
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