atelier du 25/08/2015 par Véronique
Balade au purgatoire
Un certain jour au Purgatoire...Dialogue entre une âme fraîchement arrivée et l'archange qui la reçoit.
L'âme
tend les deux mains, implore, essaie de se saisir de quelque chose. En vain.
Solitude immaculée,
C'est ici qu'on m'a laissé
I'm a poor boy lost in the limbes ,
Mais où sont tous ceux que j'aime.
Archange
immobile avec une voix grave et une élocution traînante.
Ils ne sont pas ici
Âme
agacée
Et vous avez trouvé ça tout seul ! Merci pour votre divine compassion l'ami !
Un ange passe, l'âme se renfrogne.
Ça ne vous est pas venu à l'esprit qu'ils puissent encore vivre eux. Qu'ils puissent me pleurer, qu'ils puissent être désespérés?
Archange mystérieux
Pauvre Angel. Ici, partout ailleurs, maintenant, demain dans mille ans, il ya une seconde, tout est du pareil au même. Pas de temps, pas d'espace, ni d'espace temps...
Âme perplexe
Je comprends rien l'archange à ce que vous me chantez la.
Archange
C'est pourtant limpide. Tous les êtres chers de ta vie terrestre n'ont pas suivis la même voie que toi.
Âme
Mais où sont-ils alors ?
Archange
Tu veux vraiment le savoir ?
Âme
oui
Archange
Tu vois cette petite porte, là-bas dans le coin ?
l'âme se dirige vers la porte.
Ouvre là et bon voyage ami vagabond. Je referme à cause des courants d'air.
2ème tableau
Dans le noir.
Attendez, je voudrais en savoir un peu plus quand même. S'il vous plaît, dites moi où est-ce-que je me trouve, seigneur archange, il fait tout noir ? Je n'y comprends rien. On m'a mis en boîte, c'est ça? Encore une boite avec en plus des boutons qui clignotent.
Une voix off
Appuyez sur le bouton bleu en haut à droite et la lumière jaillira. Alléluia, que la lumière soit !
Âme
Il y a quelqu'un ? Svp madame...
Voix off
Appuyez...répétition
Âme
D'accord mais..
Voix Off
Appuyez...
Âme
ça va, ça va.
3ème tableau
Angel dans un ascenseur, un brancard avec un corps recouvert d'un drap. Il soulève le drap.
Ciel, Gertrude. Ma chère, ma tendre, mon adorable Gertrude. Mais que t'ont il fait ? Sont-ce tes seins glacés ? Sont-ce tes lèvres décolorées ? Sont-ce tes pauvres fesses roides céans ? Ah, ce corps adoré ! Ah, et nous voilà tous deux : moi une âme en déroute et toi un cadavre exquis.
Il caresse le corps puis s'éloigne avec une grimace de dégoût.
Il y a quelqu'un derrière ce corps ? Moi j'existe, pourquoi pas toi ?
Il regarde le miroir, aucun reflet.
Enfin façon de parler. Je sens que ça va être long ici. C'est pas drôle du tout du tout. Essayons ce bouton.
Trois petites notes de musique, la porte s'ouvre. Une femme entre avec deux garçonnets.
Âme
Ciel, Germaine mon épouse et les deux petits. Elle ne me voit pas. Normal puis que je ne suis qu'un esprit.
Il regarde le chariot puis son épouse deux ou trois fois.
C'est tout de même embarrassant comme situation.
Germaine poursuit une conversation avec ses enfants
...Surtout, il faut rien dire au monsieur de ce que vous avez vu les enfants.
Les deux
Pourquoi maman ?
Germaine
Parce-que vous n'avez rien vu. C'est compris ?
Les deux
Oui maman.
Germaine regarde le chariot sans surprise comme si elle regardait dans le vide. Le visage tourné sur sa rivale morte qu'elle ne voit pas.
Vous n'avez jamais vu la fiole d'arsenic que j'ai malencontreusement...Enfin qui a glissé de mes doigts malhabiles.
Face au public
Mais comment cette pintade a pu imaginer une seconde que je la laisserai manœuvrer et qu'elle me prendrait tout.
face à ses enfants
Toutes ces années avec votre con de père et tout ça pour des prunes. De quoi attraper la colique dans l'au delà.
Son visage change, elle sort un mouchoir pour essuyer une larme. Face au public
C'est d'ailleurs ça qui l'a tué mon pauvre mari même si ça lui avait fait tellement plaisir de les manger, même si j'avais mis tout mon cœur à les lui ramasser puis à les lui préparer ces amanites phalloïdes. Fallait voir qu'il s'était jeté dessus. Goulument, comme à son habitude.
Elle range le mouchoir. Un rictus, le visage mauvais.
Je lui disais toujours à cet abruti, le péché de gourmandise te tueras. Et voilà.
En direction du chariot la voix plus forte à l'oreille de la morte.
Impossible que cette Gertrude avec son faux cul, ses faux nichons et son avorton par dessus le marché me prenne tout, me vole tout, ma fortune, ma renommée et ma réputation...
Allons Jules et Jim, elle les recoiffe, vous êtes bien mignons. Et promettez-moi mes chéris chez maître Grognard, le notaire, de ne rien dire et de vous taire.
La porte s'ouvre. Elle sort avec ses deux enfants.
Dans le noir bruit fracassant, flammes en flash signifiant que l'ascenseur chute à toute bringue.
Âme
Noooon....
Véro 25/08/2015
Inscrivez-vous au site
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 482 autres membres