La femme arbre de Véro
Et la soie de son corps se love dans l'écorce rugueuse. Ses hanches pleines et rondes enveloppent, creusent, emplissent le bois qu'elles sculptent et adoucissent. Ondulante, elle s'insinue à travers les fibres ligneuses et voyage dans la sève qui court au cœur de l'aubier. La femme s'unit au bois. Elle tend sa main caressante et toute puissante, sa main qui déchire tendrement l'écorce puis se dessine dans l'air bleu cyan.
« Vois-tu, derrière les persiennes entrouvertes de mes fenêtres closes, je m'ennuyais. La maison était fraîche, bien à l'abri du soleil et du bruit, mais le temps semblait si long. À travers la vitre, j'apercevais la clarté émeraude et azur d'une nature sublime. Posée sur mes coussins moelleux dans mon écrin de verre, je regardais languide les trésors, gemmes rutilantes aux milles miroirs de lumière. C'est alors qu'un moineau posé tout simplement sur le robinet de mon jardin a secoué ma paresse. L'eau a coulé. Je me suis laissée glisser au-dehors. J'allais m’étendre sur l'arbre nu. »
Véronique
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