Maridan-Gyres

Désirée attend Arthur dans sa jolie robe bleue azur. Tous les deux partiront pique-niquer au bord de l'eau.  Il est convenu, qu'elle  préparera la tambouille et lui amènera à boire .. Dring ; on sonne. Il arrive.

- Je le savais,  rumine Ludivine la voisine, postée toute la journée comme un collage derrière ses volets entrouverts.  Je savais que c'était une dévergondée ! à peine l'un parti , c'est l'un autre qui prend la place. Insoutenable !  Mais ?  Quoi? Attendez qu'est ce que je vois entre les mains de ce freluquet. Laissez moi rire il va pas oser lui offrir ça ?  Non, un oiseau en cage ? Alors là ma jolie c'est pas celui là qui va t'en donner de l'érotique, s'il tient son oiseau en cage, mauvais présage. Hiiiiiii. Elle rit.

Désirée, légère, court vêtue, le cœur en chamade dévale l'escalier, manque de marcher sur les pieds de la poule, dont on se demande bien ce qu'elle fait là. Ferait mieux de se la couler douce dans son poulailler. Désirée troublée ouvre le portail, s'envole dans sa robe à voile vers Arthur qui l'attend devant sa voiture, une cage  entre les jambes. Déjà il susurre des mots doux à l'oreille de la belle. Des mots secrets que personne n'entend. Puis devant sa Désirée toute retournée, il soulève  la cage, la couvre d'un tissu.  Abracadabra, tel un magicien, il retire le voilage et plus de barreaux.. Seul un oiseau bleu  volette un moment puis vient orner  le décolleté de Désirée.  Ludivine la voisine en a le bec cloué quand elle les voit  tout deux s'en aller en goguette,  dans les soubresauts joyeux de l'auto pétaradante.

Véronique 23/10/2013