le conte du 7/10/2014
- Soyez les bienvenus parmi nous. Ce soir, le cirque Zinzibar vous ouvre ses portes sous les étoiles.
Tandis que dans un roulement de tambour, petits et grands prennent place sur les gradins, la pleine lune ronde laisse échapper une larme. Son rayon d'argent accompagne les pas graciles de Miou sur la corde tendue à trois mètres au-dessus du sol. Miou danse sur la pointe des pieds. Son ombrelle à la main, elle tourne, virevolte sur un fil de fer puis dans un bond s'élance dans les airs. Cent paires d'yeux retiennent leurs respirations, barbe à papa, pop corn, chocolats et bonbons oubliés dans leurs mains étonnées. Miou a disparu. Elle a filé si haut qu'on ne la revoit plus. Par contre son ombrelle est retombée au sol en tourbillonnant. L'ombrelle tourne, pareille à la toupie.
- Merveilleuse, inattendu, imprévisible Miou, quand te reverrons-nous ? Mesdames, mesdemoiselles et messieurs accueillons à présent, l'exceptionnel, l'illustre...
Jojo le clown arrive sur la piste.
- Oh la, la la, gémit Jo en sortant son mouchoir de sa poche qui n'en finit pas de sortir. Empêtré de tout ce tissu, Jojo s'emmêle dans la toile, tombe, puis roule dans un coin, ficelé comme un roast-beef. Sans un mot, l'annonceur d'un pas ferme va rejoindre le clown et déroule le gros nez rouge ahuri.
- Allons Ouste Jojo, c'est pas toi qu'on attend.
Entre les rires, le clown oscille comme le balancier d'une comtoise et récupère le gigantesque mouchoir qu'il remet dans sa poche puis disparaît à reculons derrière le rideau de velours.
- Chers spectateurs, je suis sûr que vous vous demandez où est passée Miou, la belle danseuse sur corde. Et bien, voici l'heure de vérité, place donc au plus grand magicien de l'ombrelle de tous les temps, j'ai nommé Sartanus Aroganus Infernatinae, votre humble serviteur.
- Menteur, tricheur, voleur, malfaiteur. Jojo est revenu en pistoléros, justicier sans peur et sans reproche ( enfin quelques-uns tout de même.) C'est ta faute si elle a disparu, tu as pactisé. Prenez garde à vous, les amis. Dit-il en s'adressant au public interloqué.
- Mais que dis-tu gros bêta. Abracadabra, avez-vous déjà vu mesdames mesdemoiselles et messieurs un magicien capable de faire cela ?
Jojo en a le bec cloué, les spectateurs restent tous bouche bée. Sartanus Aroganus Infernitae est vraiment le plus grand de tous les magiciens, capable de semer le chaos et de vous laisser KO. Inouï, comme dans le plus insensé des rêves, une girafe, un zèbre, un éléphant sont tombés au milieu de la scène. La girafe en volant s'est posée comme une gazelle, à part que c'était une girafe et l'éléphant, duveteux et léger comme l'oiseau sur la branche. Quand au zèbre il est tombé tout à trac, glabre, ses rayures sont arrivées après. Maintenant la girafe joue de la trompette avec la trompe de l'éléphant et le zèbre d'aster danse à faire des claquettes. Les spectateurs chantent, applaudissent, heureux dans la fête qui bat son plein.
Abracadabra, Sartanus a remis ça... horreur, malheur, un féroce rhinocéros fonce dans la foule ébahie. Les gens paniqués s'agglutinent les uns contre les autres en claquant des dents. Les malabars, les « chouchous paigueux », les beignets graisseux collent à leurs peaux moites. Impossible de les séparer. Ils forment un gros tas,un ectoplasme geignard. Z'ont beau essayer., rien n'y fait . Dégoûté, le rhinocéros s'en retourne tandis que le corps monstrueux agite ses deux cents bras dans le vide du néant. Que va-t-il se passer? Je vous le donne en mille. Le pactiseur montre enfin son visage démoniaque. Il implore, il menace.
- Miou, m'entends-tu ? Je te veux mienne. Si tu ne reviens pas, ce sera ta faute. Tant pis pour eux. Tous ces malheureux resteront dans l'état. Pétrifiés à jamais.
Miou descend par son échelle céleste faite de milliers d'ombrelles multicolores. Miou,la plus jeune fille de la lune s'en retourne sur terre dans son voile de brume.
- Voici ma main tant convoitée, mais mon amour, tu ne l'auras jamais. Le sortilège est rompu, tu peux les délivrer.
Comme elle dit cela, un enfant s’échappe le premier du corps d'épouvante de la foule des spectateurs. Il s'approche puis s'accroche au veston du mauvais magicien. Alors une pluie battante tombe sur Sartanus Aroganus Infernitae, une pluie de poudre argentée. Sartanus enfle tant et si bien que s'il n'avait pas été retenu par le pan de sa veste il se serait envolé. L'enfant tout en tenant le gros ballon magicien, déguste avec gourmandise une pomme d'amour. Quand il a tout mangé ne sachant trop quoi faire, il pique le ballon à la pointe du bâton.
Ça fait BOUM ! Paf ! SPLOC ! De mémoire de cirque on n’a jamais vu ça.
Véronique 7/10/2014
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