La parenthèse
Parce que, sous mon chapeau plat et ma capeline noire, je balade ma carcasse morne, dans des mocassins étroits qui me font mal aux pieds.
Parce que je suis un pantin articulé entre un bureau, où personne ne me voit, le trottoir qui oublie déjà mes pas, et les portes qui claquent.
Parce que chacun de mes gestes se rabâche inlassablement, au millimètre près.
Parce que je ne rêve pas, je ne pense pas, je ne ressens rien.
J'attends que vienne la nuit. Enfin, je vais me réveiller d'une journée insipide, sans couleurs et je serai affamé et j'aurai soif et mes désirs ne toléreront aucune attente. Déjà, mes mains implorent, mes mains s'enflamment et se referment sur la lame aiguisée.
Oh oui, mes toutes belles ! J'ai déjà le goût du sang dans la bouche, bien sûr nous irons, ne soyez pas si impatiente ! Ce soir je vous le jure, nous serons l'égorgeur des grands boulevards.
Véro
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