Sujet libre d'après des illustrations de
Illustration : Svetlana Belyaeva
J’ai croisé ton regard, humé tes cheveux, écouté ta voix musicale,
Au premier froid, tu t’es échappé, tu as lâché ma main, les yeux vides,
Éclipse de cœur, le soleil et la lune ont versé des larmes d’or et d’argent,
Ecume du ciel, nuées marines, éclaboussures de cet amour fugace
Embrument mon visage, voiles blancs au souffle du vent
Soulèvent mon corps, après un long soupir, m’élancer
De l’autre côté, là où m’attendent le silence et la paix.
Quitter le sable humide et ambré de mes rêves en poussière.
« Blanchette et la Vénitienne »
Illustration : Svetlana Belyaeva
Blanchette : Je suis sûre qu’elle pense à son amoureux !! Quand elle pose sa main sous le menton, qu’elle relève son visage et qu’elle ne s’aperçoit même pas que je suis dans son dos, je sais qu’elle est partie dans ses pensées…
La Vénitienne : Je le revois venir au Lac , il arrivait sans bruit sur le ponton avec un sourire enfantin… s’asseyait a côté de moi pour me lire ses poèmes qui parlaient de l’automne flamboyant, des chauds reflets de l’eau, de la cascade de mes cheveux qu’il aimait tresser puis dérouler en laissant mes boucles s’étaler à leur guise…
Blanchette : Déjà hier on est venues, et elle m’a fait le même coup, on est restées des heures, moi qui ne voit qu’en jaune et bleu, je ne m’extasie pas sur le paysage… comme j’aimerais courir à travers bois ! Je n’ai pas d’amoureux auquel penser moi ! J’aurai plutôt une petite faim… mais bon, je patiente car je l’aime « ma Vénitienne » (c’est lui qui l’appelait comme ça)...
La Vénitienne : Je le vois repartir, me dire au revoir d’un signe de main après avoir effleuré mes cheveux et posé un baiser sur ma nuque, de son pas souple rejoindre la clairière puis disparaître au cœur de la forêt. J’aimais flâner encore un peu, et me rappeler sa poésie… et puis il n’est plus venu. Je n’ai pas cherché à le retrouver. Ainsi la magie du rêve ne mourra pas.
Blanchette : Je crois que nous n’allons pas tarder à lever l’ancre, je l’ai entendue soupirer, en général, c’est le signal du départ. Ouf, il me tarde de retrouver ma gamelle même si je suis sage comme une image, et je sens des odeurs de petit gibier qui me ferait bien un petit goûter…et s’il pleut demain, répit en vue !
La Vénitienne : peut-être demain la douceur du temps me conduira-t-elle encore ici, et je regarderai au loin jusqu’à ce que mes yeux s’embuent encore pour laisser place aux doux souvenirs qui satinent mon cœur.
Claudine.
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